TOPOS SUR LA DESCRIPTION DE LA QAYNA DANS LELIVRE DES CHANTS D’ABU AL-FARAǦ AL-AṢFAHANI

Résumé

La qayna est la femme la plus évoquée dans la littérature arabe classique. Elle est esclave-chanteuse évoluant dans les cercles culturels raffinés et bachiques dans certains cas. Elle bénéficie d’une large description allant de son savoir en passant par son raffinement, sa beauté physique, son libertinage affiché et apprécié jusqu’à la parfaite maîtrise de son art et sa virtuosité. Ces descriptions sont, toutes sans exception, habillées de topos laissant peu de place à la réalité. La qayna jouit ainsi d’une beauté sans égale avec un physique parfait. Elle maîtrise son art à perfection et son chant aussi bien que son jeu instrumental place son auditoire sous son emprise. Bénéficiant d’une formation d’excellence, la qayna occupait le centre des assemblées où les hommes de la haute société, y compris califes et princes, faisaient étal de leur savoir et de leur culture. La qayna se révélait souvent dans ces réunions comme étant la plus savante et la plus fine d’esprit. Ainsi, les topos sur la qayna couvrent entre autres son immense savoir, sa beauté supérieure, son charme mais aussi son art et sa violation systématique des normes aussi bien sociales que religieuses.